ulink est une marketplace où le service vendu est la mise en relation d’un besoin avec une offre grâce au principe de réseautage et de l’intelligence collective. Concrètement, l’auteur crée un post sur la plateforme pour exprimer son besoin. Le post pourra être partagé par un utilisateur avec une ou plusieurs personnes de son réseau et ainsi de suite, formant ainsi une chaîne de partage, jusqu’à trouver la bonne personne pour répondre au besoin de l’auteur. Ce dernier paiera alors une contrepartie financière sous forme de commission qui sera redistribuée équitablement à l’ensemble des utilisateurs de la chaîne gagnante. Et cela, au moment de la réussite de la mise en relation (appelée aussi Link).
Cityramag : Pouvez-vous revenir s’il vous plaît sur la genèse du projet ulink ?
Mohamed Ghaiti : Tout a commencé à partir d’une idée. A savoir que les personnes qui réussissent le mieux ne sont pas forcément les plus intelligentes et les plus méritantes. Ce sont plutôt celles qui ont appris à bien s’entourer, à cultiver et exploiter un très bon réseau. Malheureusement, tout le monde n’a pas l’opportunité de pouvoir surfer sur un réseau de qualité. C’est là que nous intervenons. De la même manière que Uber a permis de tirer profit des transports ou de Airbnb avec les logements, nous nous sommes dits : pourquoi ne pas le faire avec son réseau ? Car on connait tous quelqu’un, qui connait quelqu’un, qui connait quelqu’un… Et nous sommes persuadés que quelque part dans le monde, se trouve la bonne personne capable de répondre à un besoin. Il suffit de le connaître.
Une réelle difficulté à connecter une offre avec son besoin
Aujourd’hui, il y a une réelle difficulté à connecter une offre avec son besoin. Cela est d’autant plus vrai que la quantité de datas existante à l’échelle du globe va rapidement exploser. En conséquence, on aura de plus en plus de mal à exploiter ces données si elles sont mal maîtrisées. Notre objectif est donc de connecter, dans cette masse de datas, chaque offre à son besoin grâce à l’intelligence collective. Pour l’illustrer au 3ème trimestre 2022, le ministère du travail a comptabilisé 372 100
emplois vacants. De l’autre côté, sur la même période, plus de 3 millions de chômeurs recherchent du travail (chiffres du ministère du Travail). Notre logo, qui représente une fourmi, n’a d’ailleurs pas été choisi par hasard puisque cet insecte travailleur symbolise bien toutes les ramifications sur lesquelles reposent notre activité. Individuellement, la fourmi est un insecte fragile, collectivement ils sont capables des plus grandes prouesses.
Cityramag : Comment fonctionne votre application ?
M. B : L’auteur du besoin crée un post en quelques clics en fixant un prix (minimum de 5 euros) pour être mis en relation et que son besoin soit satisfait. En ce sens, nous avons réparti ces besoins en plusieurs catégories (emploi, voyages, services, immobilier, objets). Via notre système de recommandation, son post sera alors partagé par les utilisateurs de la communauté ulink, ce qui formera des chaînes de partages jusqu’à trouver la personne qui répondra au besoin de l’auteur. Une fois la mise en relation réussie, le prix fixé par l’auteur sera distribué à l’ensemble des utilisateurs ayant contribué à la mise en relation (utilisateurs de la chaîne gagnante).
Une offre abordable et adaptée à tous
Résultat : un gain de temps de recherche pour les deux parties (l’auteur du besoin et le contact qui y répond). Une offre abordable et adaptée à tous car c’est l’auteur qui fixe ses conditions et le prix de la mise en relation. Un gain d’argent pour les utilisateurs ayant contribué à une mise en relation en partageant le besoin avec leur réseau. Et enfin, une réponse rapide, efficace et sans effort au besoin grâce à l’intelligence collective. Il est important de noter que tant que la prestation n’est pas réalisée selon les conditions fixées par l’auteur, l’argent est conservé sur un compte séquestre. Cela a le mérite d’éviter nombre de litiges.
Par ailleurs, pour encourager nos utilisateurs les plus performants et les plus fidèles, nous avons mis en place un système de niveau basé sur le jeu. Ce système de gamification repose sur le rang de l’utilisateur (novice, confirmé, expert, ambassadeur, légende) avec un niveau par catégorie (partage, post, offre, profil et activité). Un algorithme calcule ensuite le rang de l’utilisateur en fonction de ses niveaux par catégorie. Ces paramètres permettent ainsi de le situer parmi les autres utilisateurs ulink à l’aide d’un classement établi au sein de son pays et ceux de son réseau.
Cityramag : Qu’en est-il de votre modèle économique ?
M. B : Notre modèle économique est basé sur un système de commissions applicable lorsqu’une mise en relation est réussie. Nous nous rémunérons au même titre qu’un partageur qui aurait contribué au succès d’une mise en relation, ce qui est transparent pour l’auteur du post qui paiera quoi qu’il en soit le montant qu’il a lui même fixé lors de la création de son post (sans aucun coût supplémentaire ou caché). Sachant que nous disposons aujourd’hui de plus de 1500 utilisateurs. Le tout en seulement un mois et demi d’existence.
Par rapport aux autres plateformes qui imposent des prix, je précise que, de notre côté, le prix demeure transparent pour le client (auteur du post) et ne bougera pas quoi qu’il se passe. Après, les négociations restent possibles entre l’auteur du besoin et la personne qui va permettre la mise en relation définitive. Enfin, l’accès à ulink est gratuit pour l’ensemble des utilisateurs, y compris ceux qui postent.
Cityramag : Quelles sont vos perspectives de développement ?
M. B : Vous l’avez compris avec ulink les cas d’usages sont illimités du moment qu’ils respectent nos Conditions Générales. Même si de prime à bord l’application s’adresse aux particuliers, elle est tout à fait utilisable par des professionnels, par des RH pour trouver le candidat idéal par exemple ou dans le cadre d’apports d’affaires. Nous avons une feuille de route très précise où nous prévoyons de développer de nouvelles fonctionnalités et applicatifs. Mais pour l’heure, il est important pour nous de valider l’adhérence de notre concept avec le marché, de trouver des financements pour aller plus loin et de gagner en visibilité. Nous comptons également sur la viralité naturelle de l’application qui grâce à la logique de chaine de partage, l’application devrait grandir d’elle même une fois la masse critique atteinte.
Cet aspect est assez singulier, car avec cette logique de partage, nous ne maîtrisons pas forcément la façon dont notre activité peut s’étendre, contrairement à d’autres applications. Notre ambition est de commencer à nous étendre sur le marché français qui comprend 80% de nos utilisateurs. Toutefois, on constate que certains de nos utilisateurs vivent à l’étranger, à l’image de l’Amérique du nord, du Maghreb et d’autres pays africains. Avec cette logique de partage qui est notre essence par définition, notre aura va donc bien au-delà des frontières hexagonales.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo