Depuis mardi, la vitesse sur le périphérique parisien divise Anne Hidalgo et Valérie Pécresse. Cette dernière, fort de ses prérogatives de maire, a fait abaisser de 70 à 50 km/h la vitesse sur cet axe pour réduire la pollution sonore et de l’air. La présidente de la région Ile de France estime que cette mesure va pénaliser les travailleurs de nuit, sans atteindre ses objectifs.
Depuis le mardi 1er octobre, la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien, l’un des plus fréquentés de France, a été abaissée de 70 à 50 km/h. La maire de Paris Anne Hidalgo, qui a instauré cette mesure, explique que celle-ci est nécessaire pour améliorer le confort de nuit des riverains. Elle dit en avoir marre de la pollution sonore et de la pollution de l’air, qui provoque notamment l’asthme chez les enfants. Elle invoque aussi la sécurité routière.
Valérie Pécresse et François Durovray opposés à la limitation de vitesse sur le périphérique parisien
François Durovray, le nouveau ministre LR des Transports, ne partage pas les inquiétudes de l’édile PS. Il s’oppose à la limitation de vitesse sur le périphérique parisien. Idem pour Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, qui fustige une décision « socialement injuste et écologiquement inefficace ». Selon elle, cette décision « pénalise les travailleurs de nuit et du petit matin qui aujourd’hui peuvent encore rouler à 70 km/h ».
Plutôt couvrir le périphérique parisien d’enrobé phonique ?
Valérie Pécresse calcule que la limitation de vitesse va « les priver de précieuses minutes de sommeil, jusqu’à 12 minutes de sommeil pour ceux qui font un demi-tour de périph ». En effet, les travailleurs de nuit sont souvent contraints d’emprunter cet axe très fréquenté pour se déplacer entre les banlieues. Pour ce qui concerne le bruit, l’élue LR estime que « ça va le baisser de 2 décibels en moyenne ». Donc rien de significatif. La présidente de la région Île-de-France propose plutôt de couvrir l’axe d’enrobé phonique, « un revêtement qui ferait baisser le bruit jusqu’à 7 décibels ».
Anne Hidalgo devrait abandonner ses prérogatives, conseille Pécresse
Valérie Pécresse tend même la main à la mairie de Paris pour cofinancer ce projet de revêtement. Ce sera du 50-50. « Ça coûterait 30 millions. La région est prête à en prendre la moitié à sa charge, 15 millions », a-t-elle précisé. Mais « visiblement, cet argent, la mairie ne l’a pas », à cause d’une mauvaise gestion de la collectivité, accuse Mme Pécresse. Par conséquent, elle demande à Anne Hidalgo de laisser tomber le projet ou de lui confier temporairement ses prérogatives, pour faire ce qu’il faut et dans l’intérêt de tous.
Un « baromètre du périphérique » pour évaluer l’impact de la limitation de vitesse
« La région est prête à reprendre la compétence du périphérique, ou Ile-de-France Mobilités. Ça me parait logique pour qu’on puisse agir pour que ces routes soient plus agréables à vivre », conseille Valérie Pécresse. La présidente d’Île-de-France a aussi annoncé la création d’un « baromètre du périphérique » pour mesurer l’impact de la limitation de vitesse. Cette étude fournira, dès octobre, des données précises sur la vitesse des véhicules, la pollution, le bruit et les embouteillages.
Des mesures législatives pourraient être envisagées contre la mairie de Paris
Valérie Pécresse précise que ces données seront collectées par les associations Bruitparif et Airparif et rendues publiques chaque mois. Elles permettront aux Franciliens de disposer en toute transparence d’informations permettant d’évaluer l’impact des décisions de la ville de Paris. Le nouveau ministre des Transports François Durovray a d’ores et déjà averti que des mesures législatives pourraient être prises pour retirer à la mairie la gestion exclusive de ce projet, si les résultats du baromètre s’avèrent négatifs et que Mme Hidalgo refuse quand même de revoir sa position.