La start-up lyonnaise, Biodegr’AD, souhaite s’engouffrer à toute vitesse dans le marché naissant des marquages publicitaires éphémères au sol. Une opportunité rendue possible le 24 décembre dernier par un décret autorisant l’expérimentation de publicités sous forme de tags biodégradables. Et cela, sur le macadam des villes de Lyon, Bordeaux et Nantes.
Après avoir attiré l’attention de la SNCF ou encore d’Air France sur le sol domestique, mais aussi de Sushi Shop en Italie ou du côté de l’outre-Rhin, la jeune pousse rhodanienne va désormais pouvoir croquer à pleines dents dans le secteur français des publicité biodégradables. Le législateur l’a en effet fraîchement autorisé dans trois métropoles du pays.
Un préalable indispensable souligne de facto nos confrères du Point :
« (Les fondateurs de Biodegr’AD) déposent en 2016, sous Hollande, un dossier au ministère de l’Économie dans le cadre de « France Expérimentation ». Le dispositif, peu connu, permet d’obtenir des dérogations temporaires à certaines normes juridiques afin de pouvoir tester une innovation. Pas de lobbying politique pour les étudiants entrepreneurs, mais les conseils avisés d’Adamas, cabinet d’avocats spécialiste du droit public, qui les aide à naviguer dans les méandres des réglementations. (Finalement), ils finissent par obtenir le feu vert (tant espéré) des ministères de l’Économie, de l’Environnement, de l’Intérieur et de la Justice. »
A présent, il est évident que les jeunes loups ne vont pas se contenter de sabrer le champagne mais plutôt chercher à confirmer l’essai dans les plus brefs délais… Tout en comptant sur un facteur aléatoire : la bienveillance ou la défiance des municipalités concernées :
« À Lyon, leur ville d’origine, l’activité des tagueurs-entrepreneurs est plutôt bien perçue. Only Lyon, la structure de promotion de la ville, a même eu recours à leurs services. Mais dans d’autres villes comme Bordeaux, l’annonce de l’expérimentation de publicité au sol n’est pas franchement bien accueillie. Ainsi, la sénatrice de Gironde et conseillère municipale de Bordeaux, Nathalie Delattre, a saisi le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, pour protester contre l’expérimentation de publicités éphémères sur les trottoirs de sa ville, qui va à l’encontre d’une décision municipale récente. »
Néanmoins, les trois compères ne s’offusquent aucunement de ces obstacles et comptent convaincre les autorités locales par une action constante sur le terrain médiatique et physique :
« Cela fait partie du débat contradictoire. C’est à nous de les convaincre. Les élus n’ont certainement jamais croisé l’un de nos marquages », relèvent-ils avec philosophie.
Et pour cause, avec une régie répertoriant déjà un catalogue de 12 000 emplacements dans l’Hexagone, la start-up dispose des armes idoines pour faire fructifier cette niche.