Maurice Bansay, président fondateur d’Apsys, a dévoilé mercredi la vision derrière Canopia, ce projet d’urbanisme qui doit transformer Bordeaux en une ville à la fois classique et moderne. Cela passera notamment par la construction de parc, jardins et de toitures végétalisées.
Maurice Bansay, le président fondateur d’Apsys, la foncière en charge du projet, a présenté mercredi la vision derrière Canopia, un chantier gigantesque qui doit métamorphoser Bordeaux d’ici 2030. Il a parlé de cette initiative comme de « la plus vaste opération privée de réhabilitation de quartier de France », avec la transformation d’une friche de quatre hectares au cœur de la ville. Il veut en faire le lien manquant entre le Bordeaux historique, classé patrimoine mondial de l’Unesco, et les nouvelles constructions.
Le cours Saint-Jean, nouvelle artère majeure de la ville
L’architecte Édouard François, en charge de l’exécution du projet, a opté pour une interprétation contemporaine du style haussmannien. Il va donc mêler matériaux traditionnels et éléments modernes comme le bois et la végétalisation. Au cœur de Canopia se trouvera le cours Saint-Jean, qui s’annonce comme une nouvelle artère majeure de la Gare Saint-Jean et de la ville. Cette rue piétonne de 600 mètres de long et 19 mètres de large doit devenir un lieu de promenade prisé, rappelant le célèbre cours d’Alsace-et-Lorraine dont le percement a été réalisé en 1850 par le baron Haussmann.
Canopia apportera une dimension plus organique et vivante
Toujours en hommage au Bordeaux historique, Canopia prévoit la construction de 38 bâtiments respectant les codes architecturaux du classicisme. Édouard François ajoutera des structures en bois et des touches végétales pour apporter une dimension plus organique et vivante au quartier. Le matériau qui caractérise la Gare Saint-Jean, la pierre de taille, sera omniprésent dans les constructions. Mais il va exister avec d’autres éléments plus durables. Il est également prévu de réutiliser près de 1 000 tonnes de matériaux réemployés, et surtout de construire un système de rafraîchissement bas carbone alimenté grâce à la Garonne.
Une ferme urbaine et des jardins actifs
Canopia s’engage aussi dans la reconquête du fleuve. Ainsi, les anciennes voies d’accès au pont Saint-Jean seront détruites pour offrir un accès plus naturel au fleuve. De plus, la plupart des nouveaux immeubles auront une vue directe sur le cours d’eau. Bordeaux-Sud, souvent perçu comme minéral, bénéficiera par ailleurs d’une végétalisation accrue. Il y aura 12 000 m² de ferme urbaine et de jardins actifs. En outre, le projet prévoit la création du parc Descas qui sera un vaste espace vert de 2 hectares.
De la végétation partout
Michel Desvigne, le paysagiste associé à la végétalisation de Canopia, a imaginé ce parc comme une mini-forêt, où seront reconstitués des écosystèmes. Ce lieu abritera plus 350 arbres, dont des chênes, pins, eucalyptus, et autres essences de France. En plus de la canopée, la rue-parc accueillera des points d’eau tout son long afin d’apporter une fraîcheur supplémentaire. Pour boucler avec la nature, 3500 m² de toitures et 9000 m² de façades seront végétalisées et 18.700 m² enherbés ou arborés.
Canopia prévoit une offre culturelle et commerciale
Ce nouveau quartier promet enfin d’être vivant et animé. Il offrira donc une diversité d’activités culturelles et commerciales. Les Bordelais auront droit à 13.000 m² d’espaces extérieurs, 30.000 m² de commerces, 15.000 m² de restaurants, 12.000 m² d’hôtels, 6600 m² de bureaux, 6400 m² de logements, 2500 m² de toits-terrasses et 140 boutiques de 50 à 4200 m². Annoncé en 2015, Canopia ne coûtera pas un sou à la municipalité car financé entièrement par des acteurs privés à hauteur de 400 millions d’euros. Les travaux ont démarré en 2024 pour une livraison en 2027.