Maryse Joissains, à la tête d’Aix-en-Provence depuis mars 2001, ne cesse de se placer en rupture de la métropole Aix-Marseille Provence créée le 1er janvier 2016. La maire l’a trouve en effet improductive et totalement handicapante pour le Pays d’Aix. Cette dernière milite donc pour un divorce pure et simple avec la cité phocéenne.
« Je sais faire la guerre. David a triomphé de Goliath. Mais je me suis fixé comme but de préserver un territoire prospère. Marseille veut absorber les autres pour éponger ses déficits. Or j’ai une sainte horreur des déficits », clamait-t-elle ainsi dès mars 2015 auprès du Point. Cette position n’a d’ailleurs pas changé d’un iota depuis l’instauration de la Métropole Aix-Marseille, il y a plus de deux ans, et un lobby régional de tous les instants.
L’intéressée a donc décidé de jouer la carte nationale en allant frapper à la porte du ministère de l’Intérieur le 1er mars prochain, « accompagnée de six élus de sa garde rapprochée« . Et cela, alors que la fusion entre le conseil départemental des Bouches-du-Rhône et la Métropole pourrait voir le jour dès 2021; l’affront de trop en somme pour M. Joissains qui verrait d’un très bon oeil « la création d’une autre métropole, en associant les 36 communes du Pays d’Aix avec d’autres territoires voisins de l’arrière-pays ».
Une Métropole divisée
Pour Gérard Bramouillé, premier adjoint chargé des finances d’Aix, cette hypothèse reste tout à fait viable étant donné la situation : « Géographiquement et historiquement, il y a toujours eu la métropole des terres et celle de la mer. La prochaine étape, c’est l’absorption du département. Tout le monde va se trouver embarqué dans le boulet de la dette marseillaise », peste-t-il.
De son côté, Jean-Claude Gaudin, le patron du voisin marseillais, voit rouge. Et dénonce une stigmatisation fallacieuse de la communication aixoise dans une lettre adressée élus de l’institution :
« Le budget d’investissement affecté par le conseil de la métropole au Pays d’Aix s’élève à 146 millions d’euros, pour une population de moins de 400 000 habitants, soit 365 euros par habitant. Pour mémoire, le territoire de Marseille-Provence disposera d’une enveloppe de 165 millions d’euros rapportés à une population de plus d’un million d’habitants, soit 165 euros par habitant. C’est donc plus du double qui est investi par notre métropole pour le Pays d’Aix, alors que les compétences exercées par celui-ci y sont moins nombreuses et que le produit fiscal par habitant est quasi identique entre ces deux territoires. »
A suivre…