À Auxerre, dans le Nord de la France, dans le Finistère, à Lyon ou au Mans, de nombreux projets réinventent les mobilités pour limiter leur impact environnemental.
4 milliards d’euros : c’est le montant de la somme qui sera consacrée au transport du futur. Emmanuel Macron vient de l’annoncer, lors de sa présentation du plan d’investissement France 2030. Ce plan de relance industrielle consacre en effet une large part au développement des mobilités d’avenir, propres et “made in France”. En ligne de mire, le développement de secteurs “qui doivent être au cœur de l’avenir industriel Français”, a rappelé le président de la République. Aviation, production française d’hydrogène ou encore production locale de véhicules électriques et hybrides sont autant de grands projets structurants pour les années à venir. De quoi accélérer le déploiement de projets qui se structurent déjà dans les territoires, et qui pourraient bien contribuer à une mobilité moins néfaste pour la planète.
À Auxerre, de l’hydrogène renouvelable pour limiter les émissions de CO2
Alimenter les bus urbains, puis remplacer les trains au diesel qui desservent la ville : c’est la promesse de la plus grande station de carburant à l’hydrogène de France, inaugurée à Auxerre mercredi 13 octobre par EDF et la ville. La capacité de production d’un mégawatt témoigne de l’ampleur du projet. “Un mégawatt, c’est 400 kg d’hydrogène par jour”, précise Christelle Rouillé, directrice d’Hynamics, filiale d’EDF consacrée à l’hydrogène, rappelant qu’un bus nécessite de 15 à 20 kg par jour pour bénéficier d’une autonomie quotidienne de 300 à 500 km. Une avancée saluée par Jean-Bernard Lévy, Président-Directeur général d’EDF : “En mettant en service la première station à hydrogène de cette envergure en France, le groupe EDF et sa filiale Hynamics donnent un coup d’accélérateur à toute la filière et envoient un signal fort : nous sommes pleinement engagés, aux côtés de nos partenaires, pour faire de l’hydrogène bas carbone et renouvelable un levier permettant d’atteindre nos objectifs communs de neutralité carbone.”
Dans le Nord, Renault inaugure un nouveau pôle industriel électrique
Le plan d’investissement présenté par le président de la République prévoit 2 millions de véhicules électriques et hybrides produits en France à horizon 2030. Un projet ambitieux, mais qui pourrait être atteint, notamment grâce au nouveau pôle industriel électrique créé par Renault dans le Nord. Baptisée ElectriCity, cette nouvelle entité juridique du constructeur automobile pourrait permettre de produire 400 000 véhicules électriques par an d’ici 2025. Luciano Biondo, Directeur de Renault Electricity, évoque un “modèle industriel robuste et attractif”. Et pour cause, ce projet prévoit la création de 700 emplois en CDI entre 2022 et fin 2024.
Dans le Finistère, un projet pour pêcher sans gazole
À Concarneau, l’association Skravik a développé un catamaran adapté à la pêche professionnelle à la voile. Pour Tangui Le Bot, un des deux salariés de l’association, ce projet doit “répondre à des enjeux de société d’aujourd’hui en ayant un impact local important”. Le projet, qui vise à permettre de pêcher dans la rade de Brest sans consommer de gasoil, a déjà bénéficié d’une subvention du Fonds européen pour les affaires maritimes et de la pêche (FEAMP). Encore au stade d’expérimentation technique, le voilier doit faire l’objet d’une homologation en navire de travail, et obtenir un permis de pêche. Une condition nécessaire pour augmenter les volumes et donc assurer la rentabilité économique du projet. En cas de réussite, l’association Skravik envisage de développer un plus grand voilier destiné à la pêche hauturière.
À Lyon, l’ambition d’un immense plan vélo
Les mobilités de demain promues par le plan d’investissement France 2030 impliquent un changement de paradigme. Une ambition que partagent la municipalité et la Métropole de Lyon, qui ont lancé le 22 septembre un plan prévoyant la création de 400 km de pistes cyclables interconnectées dans l’agglomération. Intitulé “Les Voies Lyonnaises”, en référence aux voies romaines, ce réseau de pistes devrait représenter 13 lignes, et 396 km de pistes aménagées. Pour Bruno Bernard, président de la métropole, “En reliant les communes de la périphérie au coeur de l’agglomération, mais aussi les villes de la première couronne entre elles, les Voies Lyonnaises permettront, j’en suis intimement persuadé, de donner à notre territoire un visage apaisé, confortable et sécurisant« . Grâce à ce plan massif, la majorité écologiste espère multiplier par trois d’ici 2026 le nombre de déplacements à vélo par rapport à 2020.
Pour desservir son centre ville, Le Mans imagine des navettes électriques gratuites
Faire des villes de demain des villes durables, c’est aussi l’enjeu du développement de ces nouvelles mobilités. Au Mans, le maire et président de la métropole Stéphane Le Foll avait promis lors de sa campagne de mettre en service des navettes électriques dans le centre-ville. C’est chose faite avec “La Mancelle”, service de navettes gratuites qui sillonnent le centre-ville du Mans : trois minibus pouvant emporter 22 personnes desservent huit arrêts du centre, avec un passage toutes les dix minutes. Ce service évolutif a bénéficié d’un investissement d’un million d’euros de la métropole. De quoi franchir cette nouvelle étape, dans la démarche visant à faire du Mans une ville durable.