Créée en 2017, la jeune pousse basée à Cran-Gevrier (Haute-Savoie) souhaite remettre l’humain au coeur du monde de l’emploi par l’intermédiaire d’une technologie novatrice symbolisée par un prisme interactif. Et cela, en mettant un accent prépondérant sur les compétences, traits de personnalité, expériences personnelles, souhaits d’évolution et les centres d’intérêt du candidat à l’embauche. Ce qui sous-entend que les diplômes et le parcours professionnel, aussi importants soient-ils, ne font pas forcément autorité dans cette approche du recrutement prônant une symbiose entre les attentes des employés et les valeurs de l’entreprise pour laquelle ils travaillent.
Thomas Bonnefoy, président et cofondateur de Prismo (10 collaborateurs), revient pour Cityramag sur les tenants et les aboutissants de cette méthode aussi singulière qu’efficace.
Cityramag : Thomas, pouvez revenir s’il vous plaît sur la genèse du concept Prismo
T.B : Nous sommes quatre associés. Tout a commencé au début de notre carrière de jeunes professionnels au sein de grandes entreprises. On avait fait le choix d’opter pour des écoles et des stages qui nous permettaient de décrocher ces postes tant espérés. Pour autant, nous avons vite déchanté et fait un constat commun : à savoir qu’il y avait un manque de corrélation manifeste entres les valeurs affichées par l’entreprise et la « réalité du terrain ». Ce qui débouchait fatalement sur un manque d’authenticité palpable.
Nous avions l’impression de faire fausse route face des politiques RH peu lisibles et qui laissaient une place très limitée à l’esprit d’équipe, notamment. Pourtant, cet élément demeure fondamental pour que tout le monde avance dans le même sens. Concrètement, des structures qui imposent ou défendent » en théorie » des valeurs qui ne correspondent pas à celles prônées par leurs salariés alimentent un non-sens total.
Il est en effet beaucoup plus intéressant et productif de construire un socle entre les collaborateurs basé sur la crédibilité et la symbiose. C’est ce que nous recherchons à travers notre prisme qui place l’humain et les qualités personnelles sur un pied d’estale. Sans oublier bien entendu les compétences professionnelles. Les diplômes et les parcours ne sont pas les éléments sur lesquels nous accordons le plus d’importance. Notre modèle vise simplement à changer les schémas qui collent à la peau des recruteurs.
Cityramag : Justement comment fonctionne votre prisme ?
T.B : Le Prisme est un profil professionnel 3D interactif qui permet aux individus et aux organisations de se valoriser de manière authentique. Il résume les compétences, traits de personnalité, expériences, formations et aspirations d’évolution de chacun. Par exemple, en tant que professionnel, vous pouvez construire gratuitement le Prisme de votre entreprise, association ou encore établissement. Ce prisme a quatre faces. Une pour l’expérience, une pour la formation, une pour les compétences techniques et une pour la personnalité. Sachant que ce dernier aspect, fondamental, permet de mettre en avant les qualités de leadership, d’altruisme ou encore d’impartialité de chacun des collaborateurs.
Techniquement, chacun d’eux crée et complète son Prisme en passant un test de personnalité en ligne qui s’éloigne de la sacro-sainte logique du couple diplôme-expérience. Une fois cette étape franchie, cela permet d’obtenir un « Prisme Organisation » regroupant l’ensemble de ces informations. Le profil d’un candidat, d’un employé ou même d’un employeur apparaît dès lors clairement.
On obtient ainsi une image d’entreprise transparente façonnée par l’ensemble des collaborateurs à même d’attirer de nouveaux talents. Ces derniers venant naturellement s’imbriquer dans « le puzzle organisationnel » en offrant d’autres qualités que les profils déjà présents. Il est en effet indispensable de ne pas avoir de « doublons » au sein d’une même équipe.
Autre élément fondamental et pas des moindres, ce concept permet à nos clients de recruter prioritairement en interne plutôt qu’en externe en s’appuyant sur une base de données « maison » extrêmement étoffée. Dans les faits, les besoins RH sont souvent beaucoup plus proches que ce que l’on croit, puisque il est possible de savoir à l’instant T ce que les membres de la structure sont capables de faire ou de ne pas faire.
Cityramag : Combien d’utilisateurs avez-vous séduit jusqu’à présent ?
T.B : Actuellement, nous affichons 5000 utilisateurs au compteur ainsi que 80 entreprises (TPE, PME, start-ups…). Nous collaborons également avec des cabinets de ressources humaines, des experts, des coachs qui connaissent leur métier et que nous intégrons parfaitement dans le fonctionnement de notre outil. Enfin, nous sommes également référencés par le Pôle Emploi.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo