Le programme Ubifrance, UBI I/O permet chaque année à de nombreuses start-ups françaises de découvrir le formidable vivier technologique de la Silicon Valley; une immersion de dix semaines à San Francisco pour de jeunes entrepreneurs qui peuvent ainsi mesurer le chemin à parcourir pour s’installer durablement dans le marché US, mais surtout créer un réseau et appréhender une sphère économique qui dénote totalement de l’Hexagone. Retour sur l’édition 2014 couverte par Classe Export abordant notamment le profil de Jean-Marc Periconne, fondateur de Sublim Skinz spécialisée dans la la publicité digitale.
« On offre de la lisibilité aux publicitaires : selon les statistiques, seules 50 % des bannières sont vues. Grâce à notre technologie, on monte à 94% de visibilité », résume ce dernier. Pour autant, si l’entreprise s’est spécialisée dans une niche, d’autres start-ups françaises ont choisi de mettre leurs billes dans ce secteur, JM.Periconne a donc décidé d’ouvrir ses horizons pour ne pas subir une concurrence stérile : « La bataille doit se jouer à l’international, cela ne sert à rien de nous affronter sur le sol français », poursuit-il.
Cap vers San Francisco
Le marché américain s’est donc imposé de lui-même via le programme Ubi I/O, « une véritable porte d’entrée » qu’il valorise sans concession :
« On a participé à la Coupe du monde des start-ups et on a reçu le prix spécial du jury qui nous offre une certaine légitimité dans ce giron technologique. Cependant, l’appui d’un incubateur s’est par ailleurs révélé indispensable car nous ne connaissions rien à l’écosystème publicitaire US. Au final, on a gonflé notre carnet d’adresses et en termes de communication, l’expérience fut une réussite totale. »
L’intéressé donne également quelque conseils pratiques pour appréhender ce marché outre-Atlantique :
« Sur le plan marketing, tout est à repenser aux USA. En tant que Français, on n’est pas pris en considération. Il faut faire ses preuves. La façon de pitcher est vraiment différente, il faut s’adapter et je ne vous parle même pas des problèmes de visas. Mais les Américains sont très ouverts au dialogue car il y a un sentiment d’entraide très appréciable et souvent désintéressé. Parallèlement, l’emploi d’un lawyer sur place est indispensable, il s’occupe de tout de A à Z, y compris la négociation avec les venture capitalist pour la levée de fonds. C’est bien simple, en France, il y a des intermédiaires dédiés, aux USA cela n’existe pas. »