Toulouse emboîte le pas à Paris et va lancer d’ici peu un vaste appel à projets dans le cadre de la French Tech Diversité. Objectif : soutenir les startups crées par des personnes issues des quartiers défavorisés.
« Pour faire caricatural, les entrepreneurs aujourd’hui sont surtout des hommes, blancs, issus de grandes écoles et/ou de milieux favorisés. Pourtant, l’entreprenariat et la créativité sont partout, il s’agit de donner les moyens à ceux issus de quartiers difficiles ou défavorisés de mener leurs projets. On parle de quartiers socialement défavorisés ou zones de grande ruralité ». Pour le directeur délégué French Tech Toulouse Philippe Coste, le constat est clair : les startups en France ne sont pas encore assez créées et dirigées par des personnes issues des quartiers défavorisés. La French Tech Diversité est un dispositif qui entre dans le cadre du programme d’investissements d’avenir et piloté par le Commissariat général à l’investissement dont le but est de promouvoir l’entrepreneuriat comme levier d’inclusion sociale pour les personnes défavorisées.
Et la réalité décrite par Philippe Coste est bien tangible puisque d’après la Conférence des Grandes Ecoles, 83% des fondateurs des startups de France présentes lors du fameux Consumer Electronic Shows de Las Vegas en 2016 sortent tous de grandes écoles. Le dispositif French Tech Diversité vise donc à rétablir quelque peu la donne et à rééquilibrer les choses.
Toulouse, future terre de la French Tech Diversité
C’est dans ce cadre que Toulouse va lancer avant la fin de l’année un appel à projet. L’objectif pour la ville rose sera de détecter et d’accompagner les startups lauréates dirigées par des personnes issues des quartiers prioritaires. A Paris, le dispositif a déjà fait ses preuves puisque 35 jeunes pousses ont été retenues et seront soutenues pendant une durée d’une année.
A Toulouse, les startups qui seront labellisées French Tech Diversité recevront un financement de 45 000 euros pour le développement de leur projet, un hébergement gratuit dans un incubateur à startup durant 12 mois mais également un accompagnement sous la forme d’un mentorat individuel.
Avec cette initiative, Toulouse va pouvoir à la fois stimuler son tissu de jeunes pousses tout en poussant celles qui manquent le plus de soutien. D’ailleurs, selon une enquête de BPI France le Lab et Terra Nova datant de 2016, le manque de financement est le principal frein pour 43% des startups. Mais l’accompagnement figure également au chapitre des blocages tout comme une certaine forme d’autocensure de la part des entrepreneurs en devenir qui craignent de prendre le risque de se lancer dans l’aventure. Grâce au dispositif French Tech Diversité que Toulouse est en train de déployer, la donne pourrait donc bien changer dans le bon sens.