Produire mieux, pour consommer mieux. Ce postulat s’affirme peu à peu comme une véritable chimère pour le gouvernement français. L’Hexagone, hôte de la COP 21, porte en effet de tout son poids le prisme du changement climatique mondial. Et cela, en militant activement pour que l’Accord de Paris trouve écho sur l’échiquier international. Pour autant, cette évolution des consciences passe par une transition énergétique efficiente. Il est donc de bon augure que la France rende une copie propre en ce qui concerne son propre territoire. Alors que le projet d’Emmanuel Macron tarde à se dessiner sur ce dossier, l’Etat trouve un allié performant pour gagner en crédibilité : les métropoles françaises.
Et pour cause, ces dernières, de plus en plus nombreuses et de plus en plus motivées, ont fait de la transition énergétique l’un de leurs objectifs principaux pour les années à venir. En témoigne le grand nombre d’initiatives et d’événements qui voit le jour au sein de chacune d’entre elles.
Ces démarches peuvent ainsi être très cartésiennes, à l’image du projet « écoquartier » comprenant 55% de logements sociaux lancé au mois de mai par la municipalité bordelaise ; de l’évangélisation de l’auto-partage électrique prôné par la ville de Lyon, en passant par l’installation début octobre de la première chaudière à combustible solide de récupération (CSR) en Mayenne.
Mais également plus originales : du côté de Nantes par exemple, le concept de tricyclerie (une association collecte les biodéchets des restaurants à vélo) fait fureur. Lyon n’est, une nouvelle fois, pas en reste puisque la municipalité a testé cet été une technologie permettant de maîtriser la chaleur estivale grâce à une irrigation accrue des arbres.
Vous l’aurez compris, choyer ses citadins fait désormais partie de l’ADN des villes. Un leitmotiv salué chaque année par le classement UNEP-Hortis des villes les plus vertes de l’Hexagone. Ce dernier place ainsi Angers, Nantes et Strasbourg au sommet de « l’Olympe ».
La smartisation, ce n’est pas qu’une question de taille
Néanmoins, les mastodontes du pays ne doivent pas faire oublier que les petites communes ont aussi leur mot à dire en matière de smartisation, comme l’atteste Constance Nebbula, en charge de la délégation au numérique à Angers, dans une récente interview publiée par le site Élues Locales : « Dissocier les communes rurales et les opportunités numériques est une erreur. Tous les territoires doivent se l’approprier pour être plus efficients. Smart city ne veut pas dire territoire urbain, mais concept d’évolution. Cela marche aussi dans les plus petites communes vouées à grandir ! »
Et cela pour plusieurs raisons, poursuit l’intéressée : « Le sujet du numérique est transversal. Il touche tous les domaines de la collectivité : du développement durable à l’éducation en passant par la culture, les transports, les logements. Le numérique a changé notre façon de consommer, de nous déplacer. Il permet aux collectivités de s’adapter et de rendre les usages plus intelligents. »
Une mue qui passe obligatoirement par une sensibilisation de toute la sphère communale afin que la mayonnaise prenne : « Si les élus doivent s’approprier ces pratiques, c’est surtout de façon intrinsèque à toutes les délégations. Car le numérique ne doit pas être attribué à une seule délégation, mais apparaître dans l’ensemble des réflexions menées par la collectivité », conclut Constance Nebbula.
Marseille et la Mission Climat Méditerranée sur le devant de la scène
Pour autant, c’est bel et bien Marseille qui animera l’agenda de cette fin d’année 2017 avec sa conférence sur le climat, intitulée « la Méditerranée du futur », et qui aura lieu le 21 novembre. Cet événement est certainement à marquer d’une pierre blanche. Et cela, aussi bien pour sa réflexion autour de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, que pour la fenêtre médiatique qu’elle offre à la cité phocéenne.
Ce temps fort permettra ainsi au grand public de saisir pleinement les enjeux de la transition énergétique à travers un espace de rencontres ouvert aux acteurs publics et privés reconnus sur le plan euro-méditerranéen et international. Ainsi, la journée débutera par une session « feuille de route de la Cop 21 » à laquelle participeront le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le président de la région PACA, Renaud Muselier et Fathallah Sijilmassi, ambassadeur et Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée.
Le premier évoquera la vision du gouvernement français sur ce dossier, quand le deuxième axera son propos sur la stratégie régionale. Le tout, en corrélation avec F. Sijilmassi et les spectateurs qui pourront interagir avec les protagonistes.
Le deuxième acte prendra pour sa part la forme d’une table ronde qui orchestrera, réflexions, expérimentations et solutions innovantes sur les défis de la Méditerranée face au changement climatique. Enfin, plusieurs ateliers permettront aux néophytes de défricher deux heures durant cette problématique écologique. L’événement se clôturera sur la projection du film « Une suite qui dérange : le temps de l’action » dans lequel intervient Al Gore. Voilà un programme qui devrait en ravir plus d’un.