Les sociétés privées qui gèrent le stationnement parisien sont de mieux en mieux armées pour aligner les fraudeurs. Davantage d’hommes, du matériel toujours plus élaboré, les automobilistes de la capitale en font l’amère expérience.
Et pour cause, 260 contrôleurs supplémentaires du stationnement payant sillonnent les rues de la Ville Lumière depuis mardi… Avec des arguments à en faire pâlir plus d’un, relate Le Parisien :
« Oublié l’antique carnet à souche, les forfaits post-stationnement ou FPS (le nouveau nom des PV) sont (désormais) dématérialisés. De ce fait, la sentence tombe illico si l’automobiliste n’est pas passé ni par l’horodateur sur lequel il faut désormais entrer sa plaque, ni par l’application dédiée. »
Les résultats sont donc sans appel… Quant aux petits astuces pour échapper à la sentence, elles sont vaines, poursuit Ghislain, l’une des sentinelles :
« Hier, j’étais dans le secteur de Colonel-Fabien. J’en ai fait 110 en six heures (…) En cas de contestation, je prends un cliché du pare-brise pour montrer qu’il n’y a pas de ticket visible et un deuxième de trois-quart arrière où l’on voit la plaque. »
Du côté de la société Moovia (qui gère les VIIIe, IXe, Xe, XVIIe, XVIIIe et XIXe arrondissements, soit 43 000 places), on se frotte les mains. Sachant que deux voitures et un scooter de pré-contrôle équipés de radars lecteurs de plaque viendront bientôt garnir cet arsenal redoutable :
« Cela nous permettra de guider nos équipes vers les rues où il y a le plus de forfaits à dresser. Mais ils ont déjà beaucoup de travail : on estime que seulement 10 % des Parisiens payent leur stationnement », confirme ainsi Rémy Harroué, son directeur opérationnel.
Un beau pactole, vous en conviendrez. Forcément, cette recrudescence des contrôles ne fait pas que des heureux, loin de là…
« C’est vraiment Big Brother, un vrai flicage. Et évidemment, ils les ont habillés tout en gris pour qu’on ne les repère pas », peste sans concession une victime croisée par nos confrères.
… A la lecture de la grille des sanctions, difficile de ne pas la croire :
« Depuis le 1er janvier, la gestion des 150 000 places de stationnement de surface de la capitale est revenue à la mairie de Paris. Outre le nouveau système de verbalisation confiée à deux sociétés privées – Moovia et Streeteo, qui devront réaliser 75 000 contrôles par jour, la Ville a également décidé d’augmenter drastiquement le montant des amendes. De 17 € auparavant, celles-ci sont passées à 50 € en zone 1 (du Ier au XIe arrondissement) et à 35 € en zone 2 (du XIIe au XXe). Des sommes ramenées à 35 € et 24,50 € si l’on paye dans les quatre jours. Et pour ceux qui payent leur stationnement aussi, il faudra débourser davantage (pour les non-résidents). Si le prix des deux premières heures reste inchangé (4 € par heure en zone 1, et 2,40 € par heure en zone 2), au-delà les tarifs s’envolent. Exemples dans la zone 1 : 16 € pour 3 heures, 26 € pour 4 heures et… 50 € pour 6 heures. »