Un jour avant sa tournée des villes françaises hôtes pour la coupe du monde de rugby 2023, le directeur général du GIP France 2023, qui souhaite faire de cette Coupe du monde « un événement différent » des Jeux Olympiques et de la Coupe du monde de football, s’est confié à l’AFP.
Claude Atcher prône la « proximité » et « l’authenticité »
Interrogé le 27 septembre par l’AFP, Claude Atcher confiait que la Coupe du monde de rugby 2023 valorisera la « proximité, l’authenticité, la relation humaine et le lien social ». Ainsi, les équipes éliminées resteront en France jusqu’à la fin de la compétition et les casques audio pourraient être interdits afin que les joueurs « ne soient pas coupés du public ».
Conscient que l’évènement ne pourra rivaliser avec les Jeux Olympiques ou la Coupe du monde de football, le directeur du GIP France 2023 souhaite en faire un évènement différent : « on veut être différents. Le rugby est un sport différent. On veut que la Coupe du monde de rugby soit un événement différent » déclare le directeur du GIP.
Claude Atcher explique également que « la Fédé (FFR) prendra en charge l’hébergement et la restauration de toutes les équipes éliminées. Cela va nous permettre de monter des projets. On va essayer de signer avec eux des conventions pour qu’ils aillent dans les écoles, collèges, lycées, clubs, qu’ils fassent des séances de coaching avec les éducateurs ».
Claude Atcher en tournée
À partir du 28 septembre, l’artisan de cette coupe du monde 2023 part en tournée dans toute la France. Objectif : « rassurer » les villes hôtes, qui gardent un mauvais souvenir de l’organisation de l’Euro-2016 de football, « où elles ont bataillé avec la société organisatrice de la compétition, détenue à 95 % par l’UEFA, pour obtenir de maigres revenus directs des bénéfices, en contreparties de leurs dépenses », précise l’AFP.
« Je leur ai expliqué qu’on n’était pas sur le même schéma, mais mon discours n’est pas tout à fait passé » raconte Claude Atcher à l’AFP. « Depuis, les discussions menées avec le “club des sites” — dans lequel sont réunies les dix villes hôtes —, notamment par Frédéric Gil, ancien coordinateur du club des villes-hôtes de l’Euro-2016 qui a amené du liant, ont permis de trouver un accord sur un schéma de convention commun validé par le ministère des Finances », poursuit M. Atcher.
Celui-ci prend la forme d’un « contrat de sponsoring » : « Les moyens engagés par les collectivités sont valorisés à hauteur d’une somme. En échange, le GIP leur garantit le même montant sous forme de publicités dans les stades, d’exploitation des droits commerciaux ou encore en leur donnant accès en priorité à la billetterie ou aux hospitalités », explique l’AFP.
« C’est une démarche un peu innovante qui va permettre à chaque ville de trouver sa place. Par exemple, une ville qui voudrait un investissement moindre aurait moins de contreparties », explique Atcher, qui indique que le GIP a fixé « un seuil minimum d’investissement ».
Ainsi, en plus des retombées économiques directes et indirectes, les villes et collectivités « récupéreront » une part des bénéfices — 60 à 80 millions d’euros — afin de mettre sur pied des projets de développement du rugby.
« Nous ne sommes pas une société privée qui est là pour faire 800 millions d’euros de bénéfices exonérés de taxes comme celle de l’Euro-2016. Nous sommes un GIP, dont l’État est actionnaire à 37 %. L’objectif de la Coupe du monde est de rapporter de l’argent pour assurer le développement du rugby, et faire profiter le pays de retombées économiques, d’animations », conclut Claude Atcher.