A 18 ans, Ronan Roesch symbolise déjà la France qui réussit. Et pour cause, le Mayennais va vite, très vite, puisque à 14 ans il créait déjà ses premiers sites et applications mobiles. Deux ans plus tard, l’intéressé passait « la seconde » et lançait sa propre agence de communication… Avant de se projetait en 2019, l’année du bac, dans un ambitieux projet de site e-commerce intitulé Frenchmart.shop et focalisé sur le Made in France. Une aventure pleine de fraîcheur, donc, que Ronan décortique pour Cityramag.
Cityramag : Ronan, comment se retrouve-t-on l’année du bac à lancer un site e-commerce ? Il faut bien le reconnaître, ce n’est pas courant, du moins dans l’Hexagone.
Ronan Roesch : Tout ceci s’est fait plutôt naturellement. Je me suis intéressé très jeune à l’informatique, au développement des sites Internet et applications. Je me suis formé seul en faisant mes propres recherches. Ainsi, à l’âge de 14 ans, j’ai créé mon premier site facturé pour une entreprise américaine spécialisée dans le paintball. Par la suite, j’ai continué sur cette lancée et j’en suis désormais à plus de 80 sites et appli’ mobiles au compteur.
Cityramag : Le tout en parallèle de vos études. Comment avez-vous fait pour joindre « les deux bouts » ?
R.R : Etant également sportif, c’est sûr que mener de front études, activités sportives et une carrière d’entrepreneur demande un minimum d’organisation. J’ai donc consacré 3 à 4 heures par jour à mes activités une fois les cours terminés. C’est un rythme à prendre et cela ne m’a jamais empêché de me reposer (rire). Le fait que cela soit une passion aide aussi à se motiver, c’est un fait.
Cityramag : Parlez-nous de Frenchmart. Vous avez tout lancé de A à Z tout en continuant à faire grandir votre agence de communication ?
R.R : J’ai lancé Frenchmart.shop en total « autodidacte », il y a de ça six mois. Je me suis simplement fait aider sur la partie juridique afin de ne pas faire d’erreur embêtante. J’ai misé beaucoup d’espoir sur un concept de site e-commerce « à la française » avec plus de 80% de produits commercialisés labellisés français sur les 30 000 que comporte Frenchmart. Une niche de qualité me permettant de me dissocier clairement d’un monstre du secteur comme Amazon, par exemple.
De plus, j’ai mis en place une politique commerciale plutôt attrayante pour les vendeurs (+ de 170 fournisseurs actifs actuellement) car ces derniers n’ont pas un euro à débourser pour faire partie de l’aventure (ce qui n’est pas le cas de l’Américain). Quant à la commission prélevée sur chaque vente, elle ne s’élève de mon côté qu’à 10% par article (jusqu’à 26% pour Amazon). Enfin, j’aimerais souligné que Frenchmart me permet également de récolter de nombreux clients pour mon agence de communication.
Cityramag : Comment être sûr que les produits commercialisés sur Frenchmart sont réellement conçus dans l’Hexagone ?
R.R : Aucun souci sur ce point. Tous les vendeurs estampillés Frenchmart ont une existence juridique et un processus de production contrôlés en amont. Quant aux produits, ils m’arrivent souvent de les tester moi-même. C’est du boulot, mais c’est par là qu’on obtient l’excellence.
Cityramag : S’occuper de la vie d’une telle entreprise seul relève de l’utopie. Ne comptez-vous pas embaucher à court terme ?
R.R : C’est compliqué avec mes études et le bac. De plus, je compte poursuivre ma formation de management aux Etats-Unis. J’ai le temps. Pour le moment, je m’occupe de presque tout puisque le site réalise 80 à 120 ventes par mois avec aucune réclamation au compteur. Donc je peux le gérer. Par la suite, l’activité va logiquement augmenter et je vais devoir m’entourer un peu plus, c’est certain.
Cityramag : Vous n’avez jamais ressenti les cours comme un frein à vos ambitions ?
R.R : Non, car il fallait naturellement passer par la case études. Bien entendu, il m’est arrivé de bosser en cours (rire). Sans surprise, les vacances vont me permettre de considérablement booster le chiffre d’affaires de Frenchmart.
Cityramag : Votre réussite est étonnante alors que vous êtes à peine majeur. Avez-vous déjà été approché par une grosse entreprise ?
R.R : Vous savez en France, je suis un cas plutôt rare, mais aux Etats-Unis des jeunes qui se lancent avec succès sont monnaie courante. De mon côté, oui, j’ai déjà été approché par des investisseurs souhaitant entrer au capital et même par le Chinois Alibaba. C’est flatteur, mais je ne suis qu’au début de l’aventure et je compte encore grandir et développer l’activité avant de penser à un tour de table ou même céder l’entreprise.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo
merci Cityramag 🙂