Depuis 2010, la compagnie Hydroma Inc. mène une véritable révolution énergétique au Mali avec l’hydrogène naturel, qu’elle transforme en électricité verte. L’exploitation de ce gaz devrait avoir un impact positif sur l’environnement, le développement et l’emploi, notamment, comme l’a récemment expliqué son fondateur, Aliou Diallo, sur Africable Télévision.
Bourakébougou en exemple
Créée dans les années 2000 par le milliardaire malien Aliou Diallo, la compagnie Hydroma Inc. exploite depuis 2012 l’hydrogène naturel dans le cercle de Kati. Grâce à une unité pilote installée près du village de Bourakébougou, elle transforme cette ressource en électricité décarbonée qu’elle distribue ensuite gratuitement à la population. Dans l’immédiat, ce projet énergétique apporte de la lumière et du progrès aux habitants. En effet, ceux-ci peuvent désormais vaquer à leurs occupations, tenir des réunions et organiser des festivités la nuit. Les enfants peuvent aussi étudier plus facilement les soirs et les mères cuisiner en toute sécurité.
« Sept ans durant, nous avons produit une électricité décarbonée et sans émission de C02 pour le distribuer au village de Bourakébougou : les places publiques, la maison du chef du village, les salles de prière, etc. Cela a augmenté le taux de réussite scolaire, notamment. On pourrait étendre l’exemple de Bourakébougou aux autres villages du cercle de Kati, du Mali et même d’Afrique », se félicite Aliou Diallo, dans une interview accordée à la chaîne Africable Télévision, début octobre. En outre, l’électricité permet de lancer des activités génératrices de revenus, surtout pour les femmes et les jeunes. Ces derniers font face à un chômage important et à une extrême pauvreté. Une situation qui les pousse sur les routes de l’immigration clandestine ou du terrorisme.
Des milliers d’emplois dans toute la sous-région
Constatant le succès du test de Bourakébougou, Aliou Diallo a récemment lancé la seconde étape de son projet énergétique : la production à grande échelle de l’électricité verte à partir de l’hydrogène naturel. Parallèlement, il s’invite dans l’hydrogène vert avec la construction de champs de panneaux photovoltaïques dans une dizaine de pays d’Afrique de l’ouest, dont le Sénégal et le Mali. Comme l’extension du projet implique le déploiement d’infrastructures adaptées, Hydroma envisage mettre en place un pipeline de 4700 kilomètres pour transporter l’hydrogène, jusqu’à la porte de l’Europe.
La fourniture de cette énergie verte, l’entretien et le fonctionnement des installations créeront des milliers d’emplois dans les pays traversés. « Le projet d’Hydroma est un projet structurant, à fort potentiel de valeur ajoutée et de création d’emplois pour les jeunes Africains et pour arrêter l’immigration clandestine, l’économie criminelle ou encore le terrorisme », souligne Aliou Diallo.
Un candidat de la transition énergétique
Par ailleurs, et surtout, l’hydrogène naturel a un intérêt écologique. D’abord parce qu’il permettra d’arrêter l’avancée du désert et de détruire nos forêts et savanes. Il permettra ensuite de décarbonner nos transports et nos industries. L’hydrogène naturel est une ressource abondante, renouvelable et son exploitation n’émet aucun gaz à effet de serre, contrairement aux autres sources d’énergie. C’est pourquoi, ce gaz se positionne comme le candidat idéal de la transition énergétique. Ce qui justifie l’intérêt croissant de l’Europe, qui multiplie les plans en faveur de l’hydrogène vert, en attendant de puiser sous nos pieds.
Pour Aliou Diallo, « l’Afrique va être la clé de la révolution énergétique et elle aura un rôle à jouer dans la transition énergétique », grâce à Hydroma, qui a une longueur d’avance dans ce domaine. Avec l’hydrogène naturel, « je suis persuadé qu’on pourra rentrer dans un cercle vertueux d’un vrai développement durable », estime l’homme d’affaires malien.