Comme le souligne la municipalité angevine, le virage smart city local a pris son élan le 12 novembre dernier. Engie et ses partenaires (Suez, La Poste et le groupe Vyv) conduisent en effet ce projet novateur. Et cela, au bénéfice des habitants dans leur vie quotidienne et au profit de larges économies pour la collectivité. La Métropole investit notamment 120 millions d’euros dans cette perspective.
Optimiser les services urbains par l’usage des technologies afin de générer des économies pour la collectivité tout en accélérant la transition écologique: voici ce que permettra le territoire intelligent appliqué aux domaines de l’énergie et de l’habitat, de l’environnement, de la mobilité et de la sécurité.
Depuis le printemps 2021, ce consortium était en lice aux côtés de trois autres équipes. Au terme d’un long travail d’analyse mené par la collectivité, la commission d’appel d’offres a finalement retenu la proposition d’Engie Solutions, jugée par l’instance « attractive et particulièrement aboutie sur le plan du développement économique, de l’accompagnement de la collectivité et du transfert de compétences ». Elle présentait par ailleurs « les économies les plus élevées ». Celles-ci s’élèvent ainsi à 100 millions d’euros minimum.
Une tranche ferme à 121,2 millions d’euros
« Exceptionnel par son caractère innovant » du propre aveu du président d’Angers Loire Métropole, Christophe Béchu, le choix d’Angers de s’inscrire dans la ville intelligente place de facto la cité et son agglomération vers un futur ambitieux. « Sur le fond et la démarche, ce marché global de performance n’a pas d’équivalent en France », confirme d’ailleurs Constance Nebbula, élue au Numérique et à l’Innovation.
On parle ici d’un contrat de 178 millions d’euros (hors taxe), dont 121,2 millions d’euros pour sa tranche ferme, et qui engage les deux partis ces douze prochaines années.
En clair, il va s’agir pour le mandataire de tenir des engagements chiffrés en matière d’économies d’énergie. Il aura aussi à répondre à des enjeux d’installation de capteurs, de rénovation d’infrastructures et de création d’une super plateforme vers laquelle convergeront les données publiques. Celles-ci proviendront des huit centres de supervision déjà existants dédiés à la sécurité, aux transports en commun, au suivi de la qualité de l’eau, etc.
Car au cœur du territoire intelligent, il y a la data. Cette donnée publique que l’on utilise tous les jours sans s’en rendre compte mais qui, une fois recueillie, stockée, analysée et croisée avec d’autres données, permet de vastes opportunités dans la manière de gérer les territoires.
« La Fabrique numérique » en point d’ancrage des Angevins
De son côté, Le Moniteur précise « qu’en attendant l’installation définitive de l’espace smart city au sein de l’immeuble Métamorphose (en construction dans le quartier Saint-Serge), un espace pédagogique intitulé « La Fabrique numérique » est né le 27 juin dans la Cité des associations à destination de la population. Ce dernier se veut un lieu d’échange et un centre de formation équipé de démonstrateurs sur l’éclairage public, la sécurité, la surveillance et le fonctionnement des équipements (hypervision) ou encore l’aide à la décision avec le jumeau numérique de l’agglomération qui vient d’être finalisé par Siratel ». En somme, il s’agit de permettre de co-construire et d’accompagner les nouveaux usages.
Quant aux Echos, le média ajoute que « La Fabrique numérique donne notamment à voir le jumeau numérique de l’agglomération. Cette représentation en 3D de l’intégralité du territoire d’Angers Loire Métropole permet de confronter le territoire aux perspectives issues des travaux du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), d’anticiper l’impact futur du réchauffement climatique sur le territoire. L’objectif est par exemple d’identifier les îlots de chaleur, et ainsi de guider la décision des élus sur les travaux à réaliser en matière, par exemple, de désimperméabilisation des sols ou de plantation d’arbres ».