Le traitement par UV assure une qualité optimale de l’eau en matière de désinfection. Ce principe – sans produit chimique, efficace et économique – séduit de plus en plus les collectivités. Et s’affirme comme une sérieuse alternative au chlore; Une alternative dont BIO-UV Group, fondé il y a plus de 20 ans, a été l’un des précurseurs dans l’Hexagone.
Alain Nguyen, ingénieur technico-commercial de la structure, revient sur les tenants et aboutissants de cette innovation qui offre une belle fenêtre d’expression à l’écologie et participe à une stratégie sanitaire vertueuse.
Cityramag : Comment a débuté l’aventure BIO-UV ?
Alain Nguyen : Pour la petite anecdote, le PDG de BIO-UV Group, Benoît Gillmann, s’est lancé dans l’aventure du traitement de l’eau via les ultraviolets car sa fille était intolérante au chlore utilisé pour désinfecter la piscine familiale. L’idée était vraiment de s’émanciper de l’utilisation de produits chimiques et de développer un modèle plus sain dans ce secteur.
Le groupe s’est tout d’abord développé sur le traitement de l’eau par ultraviolet pour les piscines privées, publiques, semi-commerciales et commerciales. Par la suite, BIO-UV Group a multiplié ses champs d’application en traitant l’eau en aquaculture, potabilisation, eaux usées, eaux de ballast de bateau. En parallèle de sa diversification, l’entreprise a accru son savoir-faire pour proposer des solutions naturelles alternatives par l’ozone et l’électrolyse de sel.
« Toute l’eau de Mulhouse et ses 12 communes attachées bénéficient, depuis 2019, d’un traitement par ultraviolet »
Cityramag : Pouvez-vous citer quelques collectivités avec lesquelles vous travaillez dans le traitement de l’eau potable.
A. N : A titre d’exemple, nous travaillons avec des villes comme Annecy, Chambéry ou encore Mulhouse. Le cas mulhousien est particulièrement parlant. Pendant des années, cette ville a bénéficié d’une eau naturellement pure et cristalline provenant directement de la nappe phréatique de Doller. Suite à l’apparition de micro-organismes et à la demande de la Préfecture du Haut-Rhin ainsi que de l’Agence Régionale de la Santé (ARS), la ville a dû commencer à traiter son eau en continu avec du chlore.
Ce traitement avait pour conséquence des nuisances olfactives et une détérioration du goût de l’eau. C’est pourquoi en 2016, Mulhouse a lancé un appel d’offres afin de trouver une autre solution. Celle de BIO-UV Group a été retenue pour son alternative au chlore plus efficace et plus économique. Toute l’eau de la ville et ses 12 communes attachées bénéficient, depuis 2019, d’un traitement par ultraviolet.
« Ce système est complètement inoffensif et élimine 99,9% des bactéries présentes dans l’eau »
Cityramag : Comment fonctionne votre solution ?
A. N : Dans les faits, ce système est complètement inoffensif et élimine 99,9% des bactéries présentes dans l’eau. Il est écologique et garantit une efficacité continue et immédiate sans aucune création de sous-produits de désinfection qui pourraient polluer l’environnement. De plus, celui-ci fonctionne sans produit chimique, ne détériore pas le goût de l’eau et ne dégage aucune odeur.
Nous utilisons des rayonnements UV-C qui agissent de façon irréversible et immédiate sur les organismes vivants. Leur destruction est irrémédiable. C’est donc grâce aux lampes UV qui émettent une longueur d’onde de 254 nm que les micro-organismes disparaissent. La puissance germicide varie quant à elle en fonction du débit et de la qualité d’eau.
« En matière de coût/exploitation/stockage, cette innovation est plus économique que le chlore »
Cityramag : Renoncer à la chimie présente-t-il des avantages en termes de prix ?
A. N : En matière de coût/exploitation/stockage, cette innovation est en effet plus économique que le chlore. Par exemple, pour une commune de 2000 habitants, celle-ci devra débourser 10 000 euros (prix moyen public) pour un appareil UV-C traitant l’eau 24h/24 et dont le débit de pointe est estimé à 70m3/h. Quant aux lampes, elles doivent être renouvelées tous les deux ans.
Notre concept se démocratise ainsi de plus en plus et l’intérêt des collectivités se veut croissant. Si un premier texte avait autorisé l’usage des UV dans le traitement des eaux en 1985, c’est un arrêté ministériel datant de 2012 qui a finalement encadré et dissipé les doutes quant à son utilisation, en garantissant son efficacité. De quoi largement booster la confiance des professionnels envers notre solution.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo