Lille a mis en place une politique efficace de gestion et de valorisation des déchets sur trois volets principaux : le biogaz, le compost et le recyclage des encombrants. Avec à la clé, des bénéfices tant pour les citoyens que pour l’environnement.
Le traitement et la valorisation des déchets de différentes natures est un enjeu actuel d’envergure pour les grandes, moyennes et petites villes de France. Lille l’a bien saisi et a développé un programme innovant qui est axé sur leur valorisation afin de pouvoir être utilisés dans un second temps sous une autre forme. Une façon intelligente d’appréhender la gestion des déchets en évitant au maximum de les brûler avec l’impact que cela engendre en termes d’émissions de gaz à effet de serre.
C’est ainsi le cas avec les déchets verts apportés par les citoyens dans le Centre de Valorisation Organique des déchets de la métropole lilloise. Ils sont transformés en compost, cet engrais naturel aux vertus des plus intéressantes pour les cultures, puis mis gratuitement à disposition des Lillois. Ils proviennent essentiellement des déchets alimentaires triés et jetés par les habitants de la métropole. La nouveauté réside dans le fait qu’habituellement le compost produit en déchetterie est revendu aux professionnels et aux municipalités. Mais Lille le distribue ainsi gratuitement à tout détenteur d’une carte déchetterie, à hauteur de 100L par an.
Biogaz et valorisation des encombrants
La grande avancée de la ville en matière de valorisation des déchets est la récente mise en place d’une unité de méthanisation au sein même du Centre de Valorisation Organique des déchets. Un dispositif qui permet de créer du gaz à partir de résidus de matière organique. Ce gaz renouvelable, communément appelé biogaz, peut alors être soit directement injecté dans le réseau gazier de la métropole ou bien transformé en carburant, en biocarburant plus exactement. Actuellement, Lille fait rouler une cinquantaine de ses bus de ville grâce au biogaz, et la mise sur pied de la nouvelle unité de méthanisation devrait permettre à terme d’alimenter un nombre croissant de bus. Sur ce point, Lille réalise un joli coup car le biogaz est l’un des carburants d’avenir, il peut être produit localement et son impact environnemental a nettement l’avantage sur le diesel : 25% de CO2 en moins, 80% d’émission de particules fines en moins et une pollution sonore bien moindre que les bus roulant au diesel.
Enfin, la ville a également intensifié les opérations de ramassage des encombrants, le volume récupéré ayant augmenté de près de 15% rien que sur une année. En 2016, plus de 50% de ces déchets encombrants (meubles, équipements de cuisine…) ont pu être revalorisé, évitant ainsi de les brûler. Avec un rythme dorénavant plus soutenu en matière de gestion de ces encombrants, la ville espère bien que ce seront à terme 70% de ces déchets qui trouveront une nouvelle vie.