Le prestigieux Centre Léon-Bérard, qui lutte contre le cancer à Lyon, utilise actuellement la réalité virtuelle sur ses patients. Et cela, afin de faire diminuer de façon substantielle leur stress avant une lourde opération.
« 60 % des patients ayant expérimenté la réalité virtuelle affirment être trois ou quatre fois moins angoissés à l’issue d’une séance. Et 30 % en moyenne finissent même par s’endormir », relaie ainsi le site 20 minutes qui a recueilli l’avis de Maxime, 32 ans. Ce dernier, particulièrement satisfait d’avoir échappé à l’option médicamenteuse, revient en détail sur le process de cette novation chirurgicale :
« Allongé sur un fauteuil, casque sur les yeux, je me suis endormi au bout de dix minutes après m’être immergé dans un univers marin plus vrai que nature », révèle-t-il. « Et cela, en suivant (du regard) les mouvements de la queue d’une baleine. La bande sonore explique comment se détendre, comment relâcher ses jambes et se concentrer sur sa respiration sans (jamais) chercher à la modifier. »
Des séances de 20 à 50 minutes
Pour autant, « l’innovation n’est pas dans l’utilisation du casque, mais concerne l’application car il s’agit d’un programme d’auto-hypnose« , tempère le père du projet, le professeur Hervé Rosay*.
Avant d’ajouter qu’il ne fallait pas abuser de la réalité virtuelle : « Cette pratique nécessite d’être en forme et épuise le praticien. Elle demande de se plonger dans un état de transe ou du moins dans une phase analogue au sommeil. Les personnes habilitées à recourir à l’hypnose ne peuvent pas faire plus de deux séances par jour », insiste l’intéressé. Sachant que les sessions durent au minimum une vingtaine de minutes, avec une possibilité d’aller jusqu’à 50 si le sujet est particulièrement anxieux.
Toutefois, les résultats parlent d’eux-mêmes puisque la diminution de l’angoisse chez le patient engendre une baisse corrélative de la douleur pendant mais aussi après l’intervention. Pour rappel, 500 personnes en ont déjà fait l’expérience entre mai 2016 et mars 2017.
*en collaboration avec la start-up Oncomfort