Lancée en juillet 2017, la jeune pousse parisienne, Swimmy, a fait de la location de piscines entre particuliers son terrain de jeu. Une niche, inspirée de Airbnb, qui a tout de la success story puisque le nombre d’utilisateurs et de propriétaires séduits par le concept ne cessent de prospérer en ces temps caniculaires. Raphaëlle de Monteynard, sa fondatrice, revient sur cette aventure tout simplement rafraîchissante.
Cityramag : Pouvez-vous s’il vous plaît revenir sur la genèse du projet Swimmy :
R. M : C’est très simple. L’idée de Swimmy m’est venue alors que je partageais une après-midi avec une amie au bord d’une piscine. Je me suis dit que toutes ces piscines vides, qui plus est en temps de canicule, ne donnaient pas leur plein potentiel et devaient donc être mieux exploitées. D’autant plus que la France en compte plus de deux millions, soit le deuxième marché mondial en la matière derrière les Etats-Unis.
Cityramag : Comment fonctionne votre concept ?
R. M : Via notre plateforme, nous mettons en relation les propriétaires qui souhaitent louer leur piscine et les particuliers désireux de passer un moment agréable au bord de l’eau chez l’habitant, alors qu’ils n’ont pas forcément l’occasion de le faire habituellement dans ces conditions. Le concept est en conséquence gagnant-gagnant puisque les propriétaires peuvent largement rentabiliser le coût annuel d’entretien de leur piscine (certains gagnent jusqu’à 5000 euros sur une saison estivale et leur matériel est couvert par une assurance). Tandis que les utilisateurs, moyennant 12 à 15 euros par personne, peuvent se retrouver entre amis ou en famille sans passer forcément par la case piscine publique. L’ambiance n’est pas tout à fait la même, vous en conviendrez.
« Pas de concurrence déloyale comme Airbnb »
Cityramag : Qu’en est-il de votre modèle économique ?
R. M : Nous prenons 10% de commission sur chaque location. Sachant que nous attestons désormais de plus de 20 000 utilisateurs et 700 piscines sur toute la France. Nous sommes d’ailleurs présents autour de toutes les grandes villes du pays, même celles qui sont proches de la mer ou de l’océan. De ce fait, nous avons atteint la barre des 150 000 euros de chiffre d’affaires au mois d’août.
Cityramag : Ne redoutez-vous pas à terme que Swimmy soit confrontée aux mêmes désagréments administratifs rencontrés par Airbnb (nombre limité de locations chaque année, enregistrement obligatoire des propriétaires dans certaines mairies) ?
R. M : Je ne pense pas car nous n’imposons pas de concurrence déloyale, comme Airbnb avec les hôteliers. Mais l’avenir le dira.
Cityramag : Maintenant que l’automne pointe le bout de son nez, allez-vous diversifier vos activités pendant la période creuse ?
Non, au contraire. Nous allons profiter de cette période pour développer et façonner notre plate-forme. Le but étant d’intensifier encore un peu plus notre présence sur le marché domestique en 2019.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo