Rémi Martial, professeur d’économie, maire de Lèves et vice-président de Chartres Métropole en charge du Numérique, revient pour La Tribune sur le rôle des petites et moyennes villes en matière de transition énergétique. Ces dernières ayant une belle carte à abattre dans ce dossier alors que les métropoles mondiales en font depuis longtemps un enjeu majeur de développement.
« Smart cities, smart grids, nouveaux quartiers écologiques… : la transition énergétique semble parfois cantonnée aux murs des grandes villes et métropoles. A tort. Car s’il est vrai qu’à l’horizon 2050, 75% de la population mondiale devrait vivre au sein d’immenses ensembles urbains, nos petites et moyennes villes ainsi que nos villages ont (un rôle) à jouer dans cette transition. Ainsi, les petites et moyennes collectivités montrent autant d’appétence à l’innovation que les grandes (…) (Et cela par l’intermédiaire) des élus et décideurs locaux de plus en plus nombreux à s’emparer de ces enjeux. »
Une fois ce constat établi, Rémi Martial habille son propos en évoquant le mouvement des « Smart villages », un label lancé par Ruralitic, un carrefour d’échange sur les pratiques du numérique dans les territoires ruraux, récompensant la réalisation d’une triple transition : numérique, écologique et sociétale. Et qui attise de facto les convoitises des municipalités des petites et moyennes villes :
« (De ce fait), la rencontre annuelle Ruralitic permet de se faire une idée de l’intérêt des élus du pays pour ce virage connecté. Organisée à Aurillac, l’édition 2017 de Ruralitic a ainsi rassemblé un président de région, cinq présidents de départements, 300 maires et élus régionaux, départementaux, intercommunaux et municipaux. En tout, 85 départements étaient représentés pour participer aux conférences et ateliers, mais aussi pour présenter les projets fleurissant sur leurs territoires. Avec l’espoir, donc, de glaner le très convoité prix « Smart village ». »
L’intéressé cite ainsi en exemple le village breton de Saint-Sulpice-la-Forêt qui boxe déjà dans cette catégorie, alors qu’il ne s’agissait pas initialement d’un candidat naturel à la transition énergétique :
« Bâtiments communaux, centre socio-culturel, mairie, salle polyvalente, école, salle de sport… : toutes ces structures sont désormais couvertes de capteurs, reliés en réseau, destinés à suivre leur consommation énergétique. En trois ans, la facture globale du village a baissé de 20%. »
Pour autant, « Saint-Sulpice-la-Forêt n’est pas un cas isolé, loin s’en faut », confirme-t-il dans la foulée. Ce qui sous-entend que cette problématique prend peu à peu possession du territoire hexagonal. Et cela, dans son ensemble.
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