Dès ce printemps, Vinci Construction va expérimenter, sur un tronçon d’autoroute, la technologie « Charge as you drive », qui permet à un véhicule électrique de recharger sa batterie pendant qu’il roule. Ce système utilise des bobines de cuivre pour envoyer de l’électricité dans la batterie de la voiture. Il promet de rendre l’infrastructure routière et la mobilité plus durable.
Au printemps 2025, le groupe Vinci Construction va expérimenter en France une route électrifiée qui permettra aux véhicules électriques de se recharger tout en roulant. Le test se déroulera précisément sur l’autoroute A10, située près de Saint-Arnoult, entre Paris et Orléans. Ce tronçon de 2 km électrifié permettra de tester le dispositif avec des poids lourds, des bus, ainsi que des véhicules légers, grâce à la recharge par induction.
La technologie Charge as you drive peut exploiter trois types de charge
La technologie « Charge as you drive » (« se recharger tout en roulant) peut s’appuyer sur trois systèmes de charge : caténaire, inductif et conducteur. Le système de caténaire utilise des câbles aériens pour fournir de l’électricité. Il est adapté aux véhicules lourds. La charge conductive, elle , fonctionne comme un chargeur pour smartphones. Elle se compose d’une plaque (ou d’un pad) installée sur la route. Les véhicules doivent passer dessus pour recevoir du courant électrique.
Elonroad France en charge de l’installation de la technologie
Quant au système de charge par induction, il utilise un équipement spécial enfoui sous la route, qui envoie de l’électricité à une bobine du véhicule électrique. Cette bobine d’allumage utilise ensuite l’énergie reçue pour charger la batterie. Pour l’autoroute A10, Vinci Construction exploitera la charge à induction. C’est Elonroad France, filiale de la deep-tech suédoise Elonroad, qui a installé ce système. L’entreprise a aussi déployé sa propre technologie ERS (Electric Road System, ou système de routes électriques) qui fonctionne avec un rail conducteur encastré dans la route.
Le système Charge as you drive prévu sur 30 000 kilomètres d’autoroutes
Ces technologies innovantes seront testées sur l’autoroute A10 pendant quelques mois pour éprouver le concept. Si les résultats sont satisfaisants, Vinci Construction pourra ensuite les déployer sur des tronçons d’autoroutes plus longs, pour un usage commercial. Au moins 5 000 km de routes devraient être équipées d’ici 2030, puis 9 000 cinq ans plus tard. Le gouvernement souhaite atteindre au moins 30 000 km pour libérer tout le potentiel de la technologie « Charge as you drive ».
Vers une réduction de la taille des batteries et de la consommation de métaux stratégiques
Les routes électrifiées devraient mettre fin aux inconvénients des grosses batteries qui encombrent les véhicules électriques, en réduisant considérablement leur taille. Elles permettront aussi une baisse de la consommation de matières premières, dont le lithium et le cobalt, ainsi qu’une réduction des prix des voitures électriques.
Possibilité d’une extension aux routes urbaines
Par ailleurs, la technologie « Charge as you drive » pourrait réduire les émissions de CO2 de 64 % par rapport aux bornes de recharge. Or celles-ci permettent déjà une réduction de 60 % des émissions par rapport au diesel pour le transport routier de marchandises. A terme, cette innovation doit s’étendre aux routes urbaines, pour modifier radicalement l’infrastructure routière des villes. Elle sera particulièrement adaptée aux véhicules particuliers qui n’ont pas besoin de beaucoup d’énergie pour parcourir de courtes distances.
La Suède pionnière de la technologie Charge as you drive
Il faut noter que la France n’est pas le seul pays à considérer la recharge dynamique comme l’avenir de la mobilité. La Suède est pionnière en la matière. En effet, le pays scandinave a proposé la première route électrifiée au monde en test depuis 2018. L’Allemagne dispose également de ce type d’infrastructures. Avec la Suède et la France, elle travaille pour faire avancer la recherche sur les routes électriques dans l’Union européenne.