Réuni ce lundi, le bureau politique du Parti Socialiste (PS) a décidé de ne pas voter la censure contre François Bayrou, afin de permettre à la France d’avoir un budget au plus vite. La formation d’Olivier Faure veut aussi et surtout éviter un blocage institutionnel, qui profiterait au RN en cas de présidentielle anticipée. Mais cette reculade ne plait pas à LFI, son principal allié au sein du NFP.
Le Parti Socialiste (PS) a tenu ce lundi 3 février un bureau politique pour juger du sort de Français Bayrou, qui a choisi de dégainer le 49.3 pour faire passer le budget de l’Etat et de la Sécu. Il a été décidé, à 59 voix contre 4 (sur 72 membres), que le parti à la rose ne votera pas une motion de censure contre le gouvernement actuel, en tout cas pas pour le moment.
Le PS reste menaçant
En effet, les Socialistes se réservent le droit de déposer une motion prochainement. Le couperet est donc maintenu au-dessus de la tête de François Bayrou, qui vit dans la hantise d’être débarqué à tout instant, et aussi vite que son prédécesseur Michel Barnier. Contrairement à ce dernier, le nouveau locataire de Matignon a su faire de larges concessions au PS.
Les Socialistes préfèrent voir le verre à moitié plein
Après des jours de négociations, les Socialistes ont notamment obtenu le maintien de 4.000 postes de professeurs, les deux jours de carence pour les fonctionnaires et une baisse limitée à 111 millions d’euros du budget de l’aide médicale d’Etat limitée (AME). Des victoires suffisantes aux yeux de la gauche traditionnelle pour refuser toute censure de François Bayrou.
Le PS a pensé aux entreprises et collectivités qui souffrent de l’absence de budget
Avant le vote du bureau politique, le PS était partagé entre les partisans de la censure et ceux de la non-censure. Mais ces derniers l’ont emporté pour deux raisons principales. D’abord le besoin pour la France de sortir de l’impasse budgétaire. Les Socialistes disent avoir entendu les cris de détresse des entreprises, des collectivités et des associations, qui attendent ce budget.
Le PS veut éviter une présidentielle anticipée qui profiterait au RN
Conduits par leur secrétaire général Olivier Faure, les Socialistes anti-censure avouent également vouloir éviter un blocage institutionnel qui provoquerait la dissolution du gouvernement et la démission du président de la République. Un tel scénario arrangerait le Rassemblement National (RN), en tête des sondages si une élection présidentielle avait lieu maintenant. Pour ne pas arranger la situation, le PS n’a pas encore designer de candidat pour un éventuel nouveau scrutin.
Le RN hésite encore à censurer Bayrou
Au sein du Nouveau Front Populaire (NFP), l’alliance de gauche qui a remporté les législatives de juillet 2024, la position du PS passe pour une traîtrise. En particulier aux yeux de La France Insoumise (LFI) de Jean Luc Mélenchon. Elle trouve que son allié fait le jeu des Macronistes. Les Insoumis ont déjà déposé une motion de censure ce lundi, dont le vote aura lieu mercredi. Les autres alliés de la coalition de gauche, Communistes et Écologistes, devraient également voter le texte. Quant au RN de Marine Le Pen, il a décidé d’attendre « la copie complète » du premier ministre ce mardi avant de trancher demain.