Le baromètre 2017 de l’attractivité d’EY indique que les investissements étrangers sur le territoire français ont bondi de 30% durant l’exercice 2016 (779 contre 598 en 2015). Et l’innovation joue un rôle majeur dans cette embellie, comme le souligne Marc Lhermitte, associé de la structure.
« Ce niveau n’a jamais été atteint depuis plus de 10 ans. Mais avec quelques nuances. La France est portée par un contexte européen très favorable avec une croissance de 15 % des investissements étrangers. L’Europe a accueilli près de 6 000 projets et tire son épingle du jeu vis-à-vis de pays émergents qui connaissent des croissances moindres. Maintenant, le bond de 30 % des investissements étrangers en France vient aussi rattraper des années de chute. Ce bon résultat permet de combler le retard avec l’Allemagne (1 063 projets en 2016) et le Royaume-Uni (1 144 projets). »
Les investisseurs étrangers recommencent donc à regarder la France à travers deux indicateurs particulièrement enthousiasmants :
- Reconnaissance d’un avantage certain dans l’innovation. La France a attiré 51 projets de centre de recherche et développement. Position quasi égale avec l’Allemagne et le Royaume-Uni.
- L’effet French tech est aussi indéniable et irrigue de surcroît tout le pays, pas seulement la capitale, comme on peut le voir à Nantes notamment avec Dentale. L’écosystème logistique, industrie et e-commerce fonctionne aussi à fond. »
Mais un bémol d’importance persiste toujours : une compétitivité affectée par un système administratif et fiscal lourd et désavantageux :
« Malgré tout le coût unitaire chargé de l’heure de travail reste élevé. 25 € de l’heure en Allemagne et Grande-Bretagne. 35 € en moyenne en France. Et dire que la qualité France se paye avec un certain coût n’est pas recevable. Fiscalité, simplification, droit et coût du travail doivent être mis sur l’établi pour finir de combler le déficit de l’attractivité. »