Créée en mai 2019, Mamaz Social Food a fait de la gastronomie son terrain de jeu. Et cela, en lançant sur le marché international une plateforme de repas chez l’habitant. Déjà présente dans 70 pays (plus de 1600 hôtes disponibles dans plus de 550 destinations en France et à l’étranger), la jeune pousse hexagonale connaît une ascension fulgurante en seulement trois mois d’existence.
Antoine Litaise, co-fondateur et directeur général de l’entreprise, est revenu pour Cityramag sur les tenants et aboutissants d’une aventure pas comme les autres.
Cityramag : Antoine, pouvez-vous évoquer s’il vous plaît la genèse du concept Mamaz :
Antoine Litaise : Tout a commencé lors de mon voyage Erasmus de fin d’études en Irlande. J’avais une bande d’amis là-bas originaires du monde entier. Et nous avons décidé au fil du temps de s’inviter tour à tour afin de goûter les bons petits plats de nos pays respectifs. A chaque fois, l’atmosphère était conviviale avec cette petite touche culturelle singulière. De plus, de mon côté, j’ai toujours baigné dans l’univers culinaire puisque mon grand-père avait toujours rêvé de se lancer dans la restauration, sans pour autant franchir le cap.
En revenant en France, j’ai donc soumis le concept à mon beau-père, et l’aventure Mamaz a commencé à prendre forme. Sur le modèle du « Dîner presque parfait », nous avons façonné le Airbnb de la gastronomie en quelque sorte. Pour cela, nous avons racheté la start-up « Voulez-vous dîner » qui était proche de la liquidation judiciaire.
Un système de réservation peu contraignant
Cityramag : Justement, comment marche le concept ?
A. L : C’est très simple. Les hôtes, particuliers ou professionnels s’inscrivent sur www.mamazsocialfood.com et mettent en ligne un repas après avoir accepté notre charte qualité. Une fois le dîner mis en ligne, l’hôte reçoit un message l’informant d’une demande de réservation qu’il accepte ou refuse. Si la demande est acceptée, la réservation est confirmée. L’hôte a alors 72 heures pour valider la réservation, sinon celle-ci est annulée automatiquement et le prix du dîner n’est pas prélevé sur le compte du client.
Les clients sélectionnent ainsi le dîner qui leur plaisent dans le lieu de leur choix, font une demande de réservation pour la date souhaitée et participent au repas. Une fois celui-ci passé, il leur est demandé de laisser un commentaire. Quant au coût du repas, il est uniquement prélevé une fois la réservation confirmée. Par ailleurs, vous pouvez également échanger avec l’hôte de votre choix avant d’effectuer une réservation afin de poser des questions concernant un plat. Ou encore de préciser que vous souffrez de telle ou telle allergie.
Cityramag : Les hôtes doivent-ils prendre un statut indépendant, type auto-entrepreneur, pour s’inscrire sur la plateforme ?
A. L : Absolument pas. Mamaz s’inscrit dans le cadre de la co-consommation et du partage de frais. Les revenus tirés des repas échappent donc au Fisc.
Un vecteur de lien social performant
Cityramag : Le vecteur social est-il l’une des cartes maîtresses de votre concept ?
A. L : Oui, tout à fait. Plus qu’un simple repas, c’est une expérience culturelle et humaine inédite. Ce concept s’affirme ainsi comme une vraie alternative sociale et économique au restaurant. Car les hôtes sont aussi là pour vous délivrer quelques astuces et bonnes adresses (lieux à visiter, restaurants, animations…) qui participeront à la réussite de votre séjour si vous êtes en vacances. Ou de ne pas manger seul(e) si vous êtes en déplacement professionnel. Enfin, si vous vous trouvez dans votre lieu de résidence, vous pouvez aussi élargir votre cercle d’amis.
Il est d’ailleurs important de noter qu’une sélection de plusieurs hôtes travaillant dans le milieu artistique est disponible sur le site. Ces derniers proposent en effet des soirées sur une thématique bien précise, comme la musique par exemple. Au final, nos débuts sont plutôt concluants puisque on affiche une note moyenne de 8,97/10 sur plus de 300 commentaires de retour d’expérience.
Un bureau à Los Angeles dès le mois de septembre
Cityramag : Qu’en est-il de votre modèle économique ?
A. L : Les repas sont facturés aux clients 33 euros en moyenne et comprennent une formule élargie (entrée, plat, vin et dessert). De notre côté, nous basons notre business model sur une commission de 20% ajoutée aux tarifs pratiqués par les hôtes. Cela inclut la TVA, les frais de marketing et de gestion de la plateforme ainsi qu’une assurance responsabilité civile couvrant jusqu’à 9 millions d’euros par sinistre.
Cityramag : Quelles sont vos perspectives de développement ?
A. L : Nous sommes déjà présents dans 70 pays et travaillons avec plusieurs tours opérateurs. Mais notre objectif est surtout de développer notre plateforme en France, notre marché principal, sans pour autant délaisser l’Europe (Espagne, Italie, Portugal..) ou encore les autres continents. Nous allons par exemple ouvrir un bureau dès le mois de septembre aux Etats-Unis, une zone particulièrement porteuse pour nous.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo