Cette semaine, le cyclone Chido a dévasté Mayotte, île française située dans l’océan Indien. Personnes tuées, routes emportées, habitations soufflées…Un air d’apocalypse plane sur l’archipel. Cette catastrophe illustre la vulnérabilité des territoires les plus pauvres face aux effets du changement climatique. Elle souligne aussi la nécessité d’une anticipation des problèmes.
Mayotte, territoire français de l’océan Indien, est en ruines depuis le passage du cyclone Chido le 14 décembre. Toutes les infrastructures, dont des ponts et des routes, ont été gravement endommagés. Pis, au moins 36 personnes ont été tuées et 2500 autres blessées, selon un bilan du ministère français de l’Intérieur. Le préfet François-Xavier Bieuville pense que les chiffres annoncés pourraient s’alourdir avec la présence de 100.000 migrants clandestins sur l’île.
Emmanuel Macron promet de reconstruire Mayotte
Emmanuel Macron s’est rendu à Mayotte jeudi et vendredi pour constater les dégâts du cyclone Chido. Il a promis « rebâtir » l’archipel, le territoire le plus pauvre de France. « On rétablit évidemment les écoles, on reconstruit l’habitat, on reconstruit l’hôpital, etc… », a déclaré le président de la République. Mais ces déclarations arrivent un peu trop tard pour les Mahorais. En effet, il aura fallu un drame de cette ampleur pour que les pouvoirs publics se souviennent enfin de leur existence.
« Rien n’a été planifié »
Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée, croit aussi que l’Etat a abandonné Mayotte. Selon lui, « la France ne respecte pas l’égalité qu’elle doit à tout citoyen, avec 70% de gens qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté ». Le député NUPES de Seine-Saint-Denis assure qu’il savait que cela arriverait un jour car les gouvernements successifs n’ont pas anticipé les problèmes. « Rien n’a été planifié et c’est ce qu’il faudrait dans l’avenir », a-t-il déclaré au micro de franceinfo.
Près de 40% de la population de Mayotte vit dans des logements fragiles
Mais que faut-il faire au juste ? On pense que l’Etat devrait d’abord s’attaquer à l’immigration clandestine pour réduire la pauvreté à Mayotte. Macron a promis de renforcer la lutte contre ce fléau à son retour de l’archipel. Il sera également crucial de réduire la précarité du bâti. Près de 40% de la population de l’île vit dans des logements fragiles, souvent construits en tôle ou en matériaux légers, qu’un cyclone emportera facilement avec des vents à 230 km/h.
Privilégier des constructions solides à Mayotte
Ces logements sont occupés en grande partie par des immigrés venant des Comores voisines. Il faut dans un premier temps sécuriser les habitations en les éloignant du littoral. Ensuite, l’on devra privilégier des constructions solides, de préférence dans les hauteurs de l’île. Des bâtiments neufs et solides sont capables de résister aux situations extrêmes, surtout s’ils intègrent des critères d’exigence para-cyclonique.
Les destructions de cyclone plus coûteuses que les constructions solides
Les constructions anticycloniques sont évidemment chères. Mais elles nousreviendront moins chères que les destructions engendrées par les cyclones. Dans tous les cas, il faudra investir convenablement pour sauver des vies et ne pas avoir à tout reconstruire éternellement. D’ailleurs, cet effort financier s’impose d’autant que les catastrophes sont appelées à se multiplier à cause du réchauffement climatique qui s’accentue.