Il est commun de dire que le périurbain représente l’espace de l’entre-deux, la frontière entre la ville et la campagne. D’autres ont parlé de tiers espace, de campagne urbaine, mais aussi d’espace relégué, délaissé, triste, moche. Comment le périurbain, où vivent 30% des Français aujourd’hui, peut il renvoyer à autant d’expressions, de représentations et d’imaginaires ?
Concrètement, la périurbanisation désigne le processus d’extension des agglomérations urbaines, dans leur périphérie, entraînant une transformation des espaces ruraux. Elle est liée à l’arrivée d’une part de nouveaux habitants, dont une partie quitte les centres des agglomérations pour s’installer en périphérie, et d’autre part d’activités consommatrices d’espace (grandes surfaces, infrastructures de transport).
Elle peut prendre appui sur les noyaux habités préexistants (villages, bourgs) et sur les grands axes de communication qui relient ces espaces aux espaces urbains initiaux. Cette dernière commença à partir de la fin des années 1960 et du début des années 1970, dans des espaces qualifiés de ruraux.
Phénomène relatif, aléatoire et mouvant
La périurbanisation recouvre plusieurs réalités. Celle-ci, avant d’être une définition statistique, pouvait être une description de l’étalement urbain. C’est la conséquence à la fois d’un « désir de campagne » et de la disponibilité de l’automobile conjuguée à l’amélioration des moyens et des voies de communication, c’est-à-dire des facteurs de localisation.
Elle peut parfois être accompagnée d’une « dédensification » de la ville-centre (phénomène des villes en déclin, quand il y a fuite des habitants du centre vers les communes périphériques (moindre coût du foncier et des locations, cadre de vie, ou sécurité jugée plus élevée parfois).
La naissance des espaces pavillonnaires
Claire Aragau, maître de conférences en géographie à l’université de Nanterre, revient pour le Think Tank, La Fabrique de la Cité, sur la naissance des espaces pavillonnaires en remontant aux années 1960. Un phénomène encouragé par une multitude de facteurs : l’accès facilité au crédit, l’essor de la voiture individuelle, un foncier qu’on pensait inépuisable… mais qui a finalement été un grand impensé des politiques d’aménagement du territoire.
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